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Agnès Maître

mercredi 5 novembre 2014, par Webmaster

« J’aime la physique parce que je trouve ça beau », lâche simplement Agnès Maître, Professeure, à l’Institut des nanosciences de Paris - INSP (CNRS/UPMC). Elle qui, adolescente, rêvait déjà de fabriquer un laser violet pour des raisons esthétiques.


Agnès Maitre - Portrait de "Femmes en physique" par CNRS

Elle ne l’a pas fait, mais est devenue chercheuse en optique et aujourd’hui spécialiste des opales, un matériau structuré à l’échelle du nanomètre qui se distingue par des propriétés optiques originales. La physicienne explique : « En fonction de la manière dont on les éclaire, les opales changent de couleur. On peut y stocker de la lumière, ou bien au contraire l’empêcher d’y pénétrer. » Pour la beauté de la chose, mais également pour des applications, notamment dans le domaine des capteurs.

Son autre plaisir : l’enseignement et l’encadrement d’étudiant-e-s. « J’aime le contact avec les collègues au sein du laboratoire et au-delà, précise-t-elle. C’est très enrichissant, de même que d’accompagner des doctorant-e-s qui sont alors à un tournant de leur vie professionnelle. »

Occasion d’ailleurs pour la scientifique de constater le peu de jeunes filles qui s’engagent dans une carrière scientifique. « Peut-être est-ce dû à la précarité professionnelle qui va souvent avec l’après-thèse, formule-t-elle. Un homme peut sans doute plus facilement attendre 35 ans pour trouver un poste fixe. »

Pas simple non plus de comprendre la moindre fraction de femmes qui parvient à des postes à responsabilités dans les laboratoires. Même si Agnès Maître le concède : « J’ai l’impression qu’il faut plus d’énergie à une femme pour que sa carrière évolue. » Elle ajoute : « Une fois que l’on a fait son trou, ça va, mais c’est vrai qu’il faut apprendre à parler plus fort pour se faire entendre. »

Pour autant, la chercheuse se méfie des politiques de quotas : « Le pire se serait de donner l’impression aux femmes qu’on fait appel à elles pour d’autres raisons que leurs compétences. » Ce qui, on le comprend, casserait la beauté de la chose…

[/Mathieu Grousson/]

[(Agnès Maitre
Professeure des universités à l’Université Pierre et Marie Curie
Institut des nanosciences de Paris - INSP (CNRS/UPMC)

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